Le prolapsus urétral chez le chien : causes, symptômes et traitements


POINTS CLÉS

Prolapsus
Introduction
Le prolapsus urétral est une affection rare mais significative qui touche principalement les jeunes chiens mâles non castrés. Il se caractérise par l'extériorisation de la muqueuse urétrale à travers l'orifice urétral externe du pénis. Ce trouble est souvent observé chez les races brachycéphales comme les bouledogues, les Boston terriers ou encore les carlins, mais il peut aussi affecter les Yorkshire terriers. Bien que son origine précise soit encore inconnue, plusieurs facteurs contribuent à son apparition.
Qu’est-ce que le prolapsus urétral ?
Le prolapsus urétral correspond à la sortie anormale de la muqueuse urétrale, visible sous forme de masse rouge à pourpre à l’extrémité du pénis. Ce phénomène est plus fréquent chez les chiens mâles non castrés, en particulier ceux appartenant à des races brachycéphales, qui souffrent souvent de problèmes respiratoires. D’autres facteurs peuvent être en cause, comme la dysurie (difficulté à uriner), des anomalies de développement ou encore une excitation sexuelle. Par ailleurs, le prolapsus urétral peut être secondaire à une cystite, souvent liée à des infections urinaires ou des calculs urinaires.
Symptômes et diagnostic
Les signes cliniques observés incluent un léchage excessif du pénis, la présence de sang dans les urines, ou des saignements visibles à l’extrémité du pénis. Le diagnostic est posé lors d'un examen clinique, où le vétérinaire observe l'extrémité du pénis pour y déceler la masse rougeâtre correspondant à la muqueuse urétrale prolapsée.
Des examens complémentaires sont recommandés pour identifier les causes sous-jacentes, telles que échographie abdominale et/ou une cystocentèse pour exclure une infection urinaire ou la présence de calculs.
Les options de traitement : médicales ou chirurgicales ?
Le prolapsus urétral ne se résorbe pas spontanément sans traitement. Pour les cas où le prolapsus est léger et ne provoque pas de symptômes graves, une réduction manuelle sous anesthésie générale peut être tentée. Cette procédure consiste à replacer délicatement la muqueuse urétrale dans sa position normale, suivie de la mise en place d’une suture en bourse pour maintenir le tissu en place. Toutefois, cette méthode présente un risque élevé de récidive.
Dans les cas plus sévères ou lorsque la réduction manuelle échoue, une intervention chirurgicale est généralement nécessaire. Deux types de chirurgies peuvent être envisagés :
- Résection et anastomose : Cette méthode consiste à retirer la portion prolapsée de la muqueuse urétrale puis à suturer les tissus restants au pénis. C’est une technique efficace lorsque la muqueuse est trop endommagée pour être simplement repositionnée.
- Urétropexie : Ici, la muqueuse urétrale est repoussée en place, puis fixée par des sutures qui traversent le pénis. Cette intervention vise à éviter toute nouvelle extériorisation de la muqueuse.
Il est fortement recommandé de procéder à la castration lors de l’intervention, car l’excitation sexuelle semble jouer un rôle important dans la réapparition du prolapsus. La castration pourrait donc réduire les risques de récidive.
Complications et soins post-opératoires
Comme pour toute chirurgie, des complications peuvent survenir après l'intervention, telles que des saignements persistants, un gonflement du pénis ou une récidive du prolapsus. Dans certaines études, jusqu'à 57 % des cas ont montré une récidive après une première chirurgie. Cependant, avec des soins post-opératoires appropriés, la majorité des chiens se rétablissent bien.
Après l'opération, le chien doit porter une collerette pendant au moins deux semaines pour éviter tout léchage ou traumatisme sur la zone opérée. Il est également recommandé de limiter son activité physique pendant deux à trois semaines pour favoriser la cicatrisation. Des médicaments, notamment des anti-inflammatoires et des antibiotiques, peuvent être prescrits. Un suivi est souvent nécessaire pour vérifier la bonne cicatrisation et, si nécessaire, retirer les sutures.
Pronostic
Dans la plupart des cas, les propriétaires sont satisfaits des résultats chirurgicaux, bien qu'il faille parfois envisager une seconde intervention en cas de récidive. Une attention particulière doit être portée aux soins post-opératoires pour éviter toute nouvelle complication. L’utilisation continue de la collerette et la limitation de l’activité du chien sont essentielles pour assurer la réussite de l’opération et minimiser les risques de récidive.
Conclusion
Le prolapsus urétral, bien que rare, est une condition préoccupante qui nécessite une intervention rapide et adaptée. Grâce à un diagnostic précoce et un traitement approprié, la plupart des chiens peuvent retrouver une qualité de vie satisfaisante. Les propriétaires doivent être vigilants aux premiers signes de la maladie et collaborer avec leur vétérinaire pour choisir l’approche thérapeutique la plus adaptée. La chirurgie, associée à une castration, reste la méthode la plus efficace pour traiter ce trouble et prévenir les récidives.