La réalisation de cytoponctions échoguidées


POINTS CLÉS

Après détection des anomalies à l’échographie, les cytoponctions échoguidées sont envisagées. Il est essentiel de discuter de cet acte avec les propriétaires, afin de les informer des risques, mais aussi de l’avantage de pouvoir obtenir un diagnostic rapide, peu coûteux et peu invasif.
Pour la réalisation de cytoponctions échoguidées dans de bonnes conditions, la tranquillisation est souvent nécessaire. Elle permet d’éviter tout mouvement, surtout lors de l'insertion de l’aiguille à travers la peau. Cette tranquillisation permet également une relaxation de la paroi abdominale, facilitant l'orientation de l’aiguille. Dans certains cas, une anesthésie générale peut être requise.
Avant toute cytoponction échoguidée, un comptage plaquettaire et parfois un bilan de coagulation est recommandé pour réduire les risques de saignement.
Méthode de réalisation des cytoponctions échoguidées
Matériel nécessaire
- Une tondeuse
- Un kit de désinfection cutanée (chlorhexidine savon, solution et alcool)
- Un flacon distributeur d’alcool
- Des aiguilles : habituellement 22 ou 23 gauges, pouvant varier de 21 à 25 gauges en fonction de la structure à prélever
- Des seringues : habituellement 5 mL, à la préférence de l’opérateur
- Des lames de microscope
- Un crayon à papier

Préparation de l’animal
La zone de prélèvement est tondue et nettoyée de manière stérile. De l’alcool est appliqué sur la zone pour améliorer le contact avec la sonde en l’absence de gel échographique. Il est impératif de bien retirer tout le gel échographique résiduel pour éviter la contamination des lames de prélèvement.

Visualisation de la zone de prélèvement
La sonde, généralement microconvexe, ou occasionnellement linéaire pour des structures très superficielles, est nettoyée, puis placée en regard de la structure à prélever. L’image est ajustée sur l’écran afin d’être centrée sur la zone de prélèvement, avec la focale placée au centre de l’image.

Insertion de l’aiguille jusqu’à la zone de prélèvement
L’aiguille, fixée à une seringue préremplie d’une petite quantité d’air, est insérée dans le plan médian de la sonde, avec un angle d’environ 45 degrés. Elle est insérée de 5 mm à 1 cm devant la sonde, en veillant bien à ce que l’aiguille ne touche pas la sonde. L’aiguille est orientée de manière oblique ou idéalement perpendiculaire au faisceau ultrasonore pour optimiser sa visualisation. Elle est ensuite guidée vers la zone de prélèvement, en prenant le chemin le plus court entre la peau et la structure cible, et en faisant attention à ce qu’un seul organe ou une seule cavité ne soit traversé.

Étalement du prélèvement
Le prélèvement est délicatement déposé sur une lame de microscope propre, puis étalé selon la technique choisie. La lame est laissée à sécher pendant quelques minutes avant d’être annotée au crayon à papier, sans utiliser d’encre qui pourrait disparaitre ou couler lors de la coloration ultérieure. L’identification du patient et de la structure prélevée sont annotées.
Vérification de la zone de prélèvement
Une vérification échographique de la zone de prélèvement est réalisée pour détecter tout saignement potentiel secondaire à la procédure. En cas d’épanchement discret, un suivi sera effectué pour évaluer le caractère progressif de l’épanchement. Un suivi clinique pourra également être réalisé.
Les cytoponctions échoguidées sont couramment utilisées pour déterminer la nature des lésions détectées en échographie. En effet, très peu d’anomalies échographiques sont pathognomoniques d’une affection, ce qui rend souvent nécessaire le recours à des prélèvements et à la cytologie.