
Incontinence urinaire chez le chien : causes, signes cliniques, diagnostics et traitements


POINTS CLÉS
Introduction
L'incontinence urinaire constitue un problème significatif chez le chien, particulièrement fréquent chez les femelles stérilisées. On estime que plus de 20 % des femelles et 30 % de celles pesant plus de 20 kg développent une incontinence urinaire suite à la stérilisation. L'incidence de l'incontinence augmente également avec l'âge. Ce signe peut perturber considérablement le mode de vie normal du chien vivant au sein d’un foyer.

Interprétation et idées fausses
La gestion de l'incontinence nécessite une compréhension claire du problème. Souvent, le terme "incontinence" est utilisé de manière générale pour décrire tout changement dans le comportement urinaire ou lorsque des traces d'urine apparaissent dans la maison ou dans la zone de couche du chien. Cependant, l'incontinence peut se manifester de différentes manières et avoir de multiples causes. Outre la faiblesse sphinctérienne, des facteurs tels que la polyurie et des infections du tractus urinaire peuvent aggraver le problème. D'autres causes incluent les déficits neurologiques, une obstruction des voies urinaires inférieures, des affections de la prostate et des anomalies congénitales.
Types de causes d’incontinence urinaire
- Causes anatomiques : L'implantation anormale des uretères (uretères ectopiques), est une cause anatomique importante. Les uretères ectopiques peuvent être unilatéraux ou bilatéraux, intramuraux ou extramuraux et les options thérapeutiques varient en fonction de ces caractéristiques. D’autres types d’anomalies anatomiques (vessie intrapelvienne, fistule urétro-vaginale) peuvent également causer de l’incontinence urinaire.
- Incompétence sphinctérienne : L’incompétence du sphincter urétral est caractérisée par un échec du sphincter urétral à s'opposer aux augmentations de pression de la vessie. Cela entraîne des fuites passives d'urine, souvent pendant le sommeil ou le repos. Bien que souvent associée à la stérilisation, c'est une condition complexe avec de multiples facteurs contributifs.
- Dysfonctions de stockage de la vessie : La perturbation de la fonction du détrusor peut se manifester par une contraction incomplète de la vessie ou une irritabilité accrue. Cela peut conduire à une distension excessive ou à des tentatives fréquentes de passer de petites quantités d'urine. Les déficits neurologiques, la résistance à l'écoulement ainsi que des causes idiopathiques peuvent contribuer à ces dysfonctionnements.

Image réalisée durant une cystoscopie montrant un flux d’urine au niveau de l’abouchement d’un uretère ectopique dans l’urètre d’une chienne
Diagnostic de l'incontinence urinaire
Commémoratifs et examen clinique : Une recueil complet des commémoratifs et un examen clinique (incluant un examen de la vessie et un examen neurologique) sont essentiels pour le diagnostic. Les questions sur l'âge, le début, la progression, d’éventuelles maladies concomitantes et les habitudes urinaires fournissent des informations précieuses.
Examens de laboratoire : L'analyse d'urine est un examen essentiel, aidant à évaluer la densité urinaire et à détecter des signes d'inflammation ou infection. Une culture urinaire est souvent réalisée dans la mesure où une infection du tractus urinaire peut être une cause ou conséquence de l’incontinence urinaire. Un bilan sanguin biologique est recommandé, surtout chez les chiens plus âgés présentant une incontinence récente.
Imagerie : L'évaluation par imagerie de l'anatomie des voies urinaires est essentielle. Les études de contraste fournissent des informations, en particulier pour d’éventuelles lésions urétrales. La radiographie, l’échographie et parfois le scanner aident à détecter des anomalies anatomiques.
Endoscopie des voies urinaires (cystoscopie) : L'urétrocystoscopie permet de visualiser et de biopsier d’éventuelles lésions urétrales ou vésicales ainsi que d’identifier des anomalies congénitales. Cette procédure permet de corriger certaines anomalies anatomiques dans la même anesthésie.
Études urodynamiques : Les études urodynamiques permettent de diagnostiquer des causes fonctionnelles de l'incontinence.

Placement d’un cathéter urétéral dans un uretère ectopique lors d'une correction mini-invasive par cystoscopie
Traitement de l'incontinence urinaire
Le traitement approprié dépend de la maladie diagnostiquée. Lorsqu’une cause anatomique est identifiée, une gestion endoscopique mini-invasive (par exemple, en cas d’uretère ectopique) ou, parfois, une intervention chirurgicale est souvent indiquée. En présence d’une cause fonctionnelle, un traitement médicamenteux (selon la cause diagnostiquée) est généralement tenté en premier, bien qu’une prise en charge chirurgicale puisse parfois s’avérer nécessaire.
Conclusion
L'incontinence urinaire chez le chien est un problème complexe pouvant être associé à des origines diverses. Un diagnostic précis est essentiel pour établir un plan de traitement efficace. Le recueil des commémoratifs, l'examen clinique, les examens biologiques, l'imagerie et l’endoscopie contribuent à identifier une cause sous-jacente. Une fois un diagnostic précis posé, des stratégies de traitements appropriées peuvent être mises en œuvre afin de résoudre le problème sous-jacent.