Se former - S'informerPiroplasmose chez le chien : comprendre, diagnostiquer et traiter l’infection à Babesia canis
POINTS CLÉS
Introduction
La piroplasmose, une maladie parasitaire souvent redoutée chez le chien, est déclenchée par l’infection à Babesia canis, un parasite intraérythrocytaire appartenant au groupe des Babesia spp.
I, Accipiter, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
Épidémiologie et modes de transmission
Babesia canis est un parasite répandu en Europe, en particulier dans les zones où les tiques vectrices, Dermacentor reticulatus, sont présentes. Les chiens sont infectés lorsqu’ils sont piqués par des tiques porteuses du parasite, mais d’autres modes de transmission, tels que la transmission verticale de la mère au fœtus, les morsures de chiens infectés et les transfusions sanguines, peuvent également jouer un rôle.
Signes cliniques
La présentation des chiens atteints de piroplasmose est variable, allant de formes sans signes cliniques à des cas graves affectant le pronostic vital des chiens infectés. Les signes cliniques classiques incluent de la fièvre, léthargie, pâleur des muqueuses, splénomégalie et pigmenturie. Dans des cas d’infection marquée, la piroplasmose peut entrainer des pétéchies ou ecchymoses bien que cela soit peu fréquent en pratique.
Inclusions dans les globules rouges sur un étalement sanguin reflétant une infection à Babesia canis (© Michaël Bennaïm)
Approche diagnostique et interprétation des résultats
Les anomalies biologiques typiques incluent une diminution du nombre de plaquettes (thrombopénie), parfois accompagnée d’une diminution du nombre de globules rouges (anémie) ou globules blancs (leucopénie). D’autres anomalies biologiques (hypoalbuminémie, hyperbilirubinémie) peuvent également parfois être observées. La confirmation d’une suspicion de piroplasmose repose sur la détection du parasite dans les globules rouges à l’examen du frottis sanguin ou avec une PCR. Il est essentiel de noter que l’absence de parasites visibles au frottis sanguins ne permet pas d’exclure une infection.
Approche thérapeutique
Le traitement de la piroplasmose vise à éliminer le parasite tout en fournissant un soutien symptomatique au chien infecté. L’imidocarbe dipropionate est le traitement de choix pour les infections à Babesia canis. Bien que le traitement soit très efficace, il ne protège pas de réinfections futures. Dans les cas graves, une hospitalisation avec administration de fluides intraveineux voir transfusion sanguine peut être indiquée.
Prévention de la piroplasmose
La prévention de la piroplasmose chez les chiens repose principalement sur le contrôle des tiques. Les propriétaires doivent régulièrement vérifier leurs animaux pour les tiques et utiliser des traitements acaricides. Il est crucial de retirer les tiques dès que possible et d’utiliser des acaricides efficaces avec une action résiduelle et une résistance à l’eau. En outre, il est recommandé d’appliquer le contrôle des tiques toute l’année, en particulier dans les régions où la maladie est endémique, et de protéger les chiens pour éviter la colonisation des tiques dans les chenils et les lieux fréquentés par les animaux.
Conclusion
La piroplasmose canine demeure une préoccupation majeure pour les propriétaires d’animaux et les vétérinaires dans les régions endémiques. Avec une compréhension approfondie des causes, des signes cliniques, des méthodes diagnostiques et du traitement, il est possible de mieux gérer cette maladie. La prévention, axée sur le contrôle des tiques et l’utilisation d’acaricides efficaces reste la pierre angulaire de la lutte contre cette affection.
